Si la connaissance du style social de nos interlocuteurs est une grille de lecture facilitant ce chemin, l’empathie est « l’outil » clé pour comprendre en profondeur notre interlocuteur, dans sa logique comme dans ses émotions.
Cette nouvelle série d’articles vous propose d’approfondir notre compréhension et maîtrise de l’empathie avec l’appui des plus récentes découvertes des neurosciences.
Avez-vous remarqué comme les émotions sont contagieuses ?
L’agressivité ou la colère d’un de nos proches transforme immédiatement notre propre état émotionnel, de même que la joie ou la bonne humeur d’un ami se communique à nous et nous donne de l’énergie et engendre une attitude positive. Nous préférons d’ailleurs généralement largement côtoyer ce dernier au premier.
La contagion émotionnelle, dixit Daniel Goleman dans son livre Cultiver l’Intelligence Relationnelle passe par ce qu’il dénomme la route « basse » du cerveau. Celle qui fonctionne de façon programmée, sans effort et à une vitesse incroyable. L’amygdale repère ainsi les signes de la peur sur le visage d’autrui en quelques millièmes de secondes. Les scientifiques ont découvert récemment, en 1992, l’existence de « neurones miroirs » qui ont pour fonction de nous faire ressentir ce que les personnes de notre environnement ressentent elles-mêmes. Ainsi une personne qui voit quelqu’un grimacer quand on lui fait une piqûre, ressentira en elle-même cette douleur. La simple évocation de cette image vous a peut-être vous-même, lecteur, fait ressentir un peu d’appréhension.
Ces « neurones miroirs » servent non seulement à imiter les actions d’autrui (processus indispensable dans l’apprentissage par exemple), mais aussi à déchiffrer les intentions et à lire les émotions d’autrui. Ils sont le vecteur de la contagion émotionnelle en laissant les sentiments que nous observons se répandre en nous et nous aidant à nous mettre en synchronie avec autrui.
Si ces neurones miroirs existent chez d’autres espèces, ils sont plus souples et diversifiés chez l’humain, car indispensables au développement de capacités sociales plus complexes.
Ils permettent ainsi de constituer le premier niveau de l’empathie, l’empathie primaire, qui consiste à savoir détecter les signaux émotionnels non verbaux d’autrui.
Nous verrons dans les articles suivants, les autres niveaux de l’empathie et comment la route « haute » peut nous permettre de la développer.
🗞️ Par Luc Bretones, fondateur du groupe NextGen, institut de formation, coaching et conseil en management certifié qualiopi. Les équipes NextGen interviennent du comex, codir aux équipes opérationnelles pour améliorer leur performance et leur fonctionnement. Luc Bretones est chercheur en innovation managériale et co-auteur du livre "L'Entreprise Nouvelle Génération" qui s'intéresse aux dirigeants de 30 pays ayant mis en œuvre de nouvelles formes de gouvernance, réengagé leurs forces vives autour d'une raison d'être fédératrice ou encore expérimenté une innovation managériale majeure. Expert de l'innovation produit qu'il a dirigée pour le groupe Orange pendant plus de 6 ans, il se consacre désormais à ce qu'il considère comme la prochaine grande disruption : les nouvelles formes de management et d’impact.
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