Pourquoi la qualité des processus d’équipe conditionne la performance et la satisfaction au travail
Une ambition nouvelle pour la recherche sur les équipes
L’étude de LePine, Piccolo, Jackson, Mathieu et Saul, publiée dans Personnel Psychology, propose un modèle hiérarchique inédit des processus d’équipe. Elle vise à structurer un champ de recherche longtemps fragmenté. À travers une méta-analyse impressionnante de 138 études représentant 147 échantillons indépendants et plus de 1 500 corrélations, les auteurs clarifient la relation entre les processus d’équipe, la performance et la satisfaction des membres.
Un modèle multidimensionnel validé
L’analyse confirme que dix processus spécifiques d’équipe se regroupent en trois dimensions majeures transition, action et interpersonnel. Ces trois dimensions reflètent un facteur général de qualité des processus d’équipe. Chaque niveau influence les autres et contribue à la performance globale. Les processus de transition concernent la planification, l’analyse des missions et la formulation des stratégies. Les processus d’action portent sur la coordination, le suivi des objectifs et l’entraide. Les processus interpersonnels englobent la gestion des conflits, la motivation collective et la régulation des émotions.
Des effets robustes sur la performance et la satisfaction
Les résultats montrent que la qualité des processus d’équipe est fortement corrélée à la performance et à la satisfaction des membres. Les corrélations sont homogènes quel que soit le type de processus étudié. Un gain d’un écart type en qualité des processus se traduit par une augmentation notable de la performance et de la satisfaction. De plus, ces processus sont étroitement liés à des états émergents comme la cohésion et la puissance perçue de l’équipe.
L’influence du contexte organisationnel
L’étude révèle que l’impact des processus d’équipe sur la performance est amplifié lorsque les tâches sont interdépendantes et les équipes de grande taille. En revanche, ces facteurs n’influencent pas significativement le lien entre les processus d’équipe et la satisfaction des membres. Cette nuance souligne l’importance de concevoir des environnements adaptés au degré d’interdépendance des tâches.
Conclusion : un levier stratégique pour les organisations
Ce que démontre cette méta-analyse, c’est que la performance d’une équipe n’est pas le fruit du hasard ni simplement l’addition des compétences individuelles. Elle se construit dans la qualité des processus collectifs, dans la capacité à planifier, coordonner, ajuster, et réguler ensemble. Le modèle proposé ouvre une voie pour les managers et les chercheurs qui souhaitent non seulement observer les équipes, mais les accompagner dans leur développement. La performance collective devient alors un objet mesurable, pilotable et perfectible, à condition de s’attaquer au cœur des dynamiques de groupe et pas seulement à ses résultats visibles.
🗞️ Par Luc Bretones, fondateur du groupe NextGen, institut de formation, coaching et conseil en management certifié qualiopi. Les équipes NextGen interviennent du comex, codir aux équipes opérationnelles pour améliorer leur performance et leur fonctionnement. Luc Bretones est chercheur en innovation managériale et co-auteur du livre "L'Entreprise Nouvelle Génération" qui s'intéresse aux dirigeants de 30 pays ayant mis en œuvre de nouvelles formes de gouvernance, réengagé leurs forces vives autour d'une raison d'être fédératrice ou encore expérimenté une innovation managériale majeure. Expert de l'innovation produit qu'il a dirigée pour le groupe Orange pendant plus de 6 ans, il se consacre désormais à ce qu'il considère comme la prochaine grande disruption : les nouvelles formes de management et d’impact.
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